Les marchés financiers génèrent des risques spécifiques. La globalisation financière fait émerger un risque de crises mondiales qui peuvent perturber durablement l’activité économique.

Les catégories de risques

1. Les risques des transactions financières

a) Le risque de liquidité

Le placement doit être facilement convertible en monnaie, c’est-à-dire être liquide. S’il a un besoin de trésorerie, l’investisseur doit pouvoir récupérer rapidement sa mise pour ne pas risquer d’être insolvable.

b) Le risque de contrepartie

Le risque de contrepartie est le risque de défaut de paiement du débiteur. Le risque de défaillance de l’emprunteur est limité par la présence d’agences de notation (agences de rating) qui indiquent le niveau de risque de certains titres achetés par les investisseurs.

c) Le risque de revenu

La baisse du revenu résulte des variations des cours boursiers. Deux types de risques existent sur les marchés financiers :

  1. Le risque du titre correspond à l’imprévisibilité du sens et de l’ampleur des variations du prix d’une valeur. Il peut fluctuer, à la hausse ou à la baisse, en fonction de l’offre et de la demande spécifiques au titre.
  2. Le risque du marché résulte de la tendance de l’ensemble des valeurs. Celle-ci se mesure par un indice (exemple : le CAC 40 du marché de Paris).

La possession d’un portefeuille contenant plusieurs valeurs diversifiées limite le risque du titre. En moyenne, les fluctuations se compensent et le risque lié aux évolutions erratiques d’un titre est annulé. Le seul risque qui subsiste pour l’investisseur est le risque de la tendance générale du marché.

2. Le risque de mimétisme des agents

Au lieu d’avoir un comportement rationnel, les agents semblent simplement suivre la tendance, ce qui peut faire douter de la qualité de leurs décisions.

Ils achètent en période de hausse et, réciproquement, vendent en période de baisse, ce qui amplifie les variations des cours.

3. Le risque moral

La titrisation sépare les établissements qui ouvrent un crédit et ceux qui, à la suite du transfert des créances, supportent le risque de défaillance.

L’établissement qui ouvre le crédit a tendance à accorder les prêts avec moins de rigueur. C’est un risque moral : il accroît le nombre de créances douteuses sur le marché.

L’accroissement des risques par la globalisation

1. L’instabilité du système financier

a) La survenance de crises

L’origine d’une crise est généralement exogène au système financier, c’est-à-dire qu’elle trouve sa cause dans un choc extérieur.

Aux États-Unis, des prêts immobiliers à risque (subprimes) ont été accordés aux ménages à faible revenu. Le crédit était garanti par une hypothèque prise sur le bien acheté. La hausse des prix de l’immobilier permettait ce type de prêts. Quand la conjoncture s’est retournée en 2007 sur le marché de l’immobilier, la valeur des maisons a baissé et les taux ont augmenté, rendant difficiles les remboursements. De nombreux débiteurs ont été défaillants.

b) La propagation des crises

Le transfert des créances à des fonds communs déplace le risque mais ne l’élimine pas. En cas de défaillance des débiteurs, ce sont les investisseurs qui ont acquis les parts du fonds commun de créances (FCC) qui supportent le risque d’impayé.

Dans la crise dite « des subprimes« , les premiers investisseurs exposés ont été les banques américaines et européennes. Les pertes qu’elles ont subies ont diminué la confiance des agents dans l’ensemble des institutions bancaires. Les dépôts se sont raréfiés alors que les banques devaient satisfaire des demandes de retraits.

2. Le ralentissement de l’activité économique

a) L’interdépendance entre sphères financière et réelle

Des phénomènes non financiers (exemple : crise de l’immobilier) affectent les marchés financiers (exemple : marché des parts de FCC). À leur tour, ces derniers peuvent conduire les banques à limiter les crédits et freiner ainsi la croissance. Il y a interdépendance entre la sphère de la finance et la sphère réelle des échanges, de l’investissement et de l’emploi.

b) Les canaux de transmission des risques

En cas de perte de confiance dans le système bancaire, les agents à capacité de financement restreignent leurs dépôts. Pour faire face au manque de liquidité, les banques sont obligées de vendre des actions, ce qui fait baisser leur niveau de richesse et chuter les cours des valeurs sur les marchés financiers. C’est l’effet de richesse.

La diminution des dépôts limite les crédits bancaires. Les investissements des entreprises sont donc différés et la croissance de l’activité économique est ralentie. Dans les cas les plus graves, la crise peut se transformer en récession, caractérisée par la baisse du PIB, la chute des prix et le chômage.