La globalisation financière résulte d’une longue évolution du marché international des capitaux vers la libéralisation, qui est quasi-totale dans les années 1980. Les dernières entraves sont levées avec la déréglementation, le décloisonnement des marchés et la désintermédiation.

Les caractéristiques de la globalisation financière

1. La suppression des obstacles à la libre circulation des capitaux

La finance est globale quand le marché des capitaux internationaux est « traité comme un tout » (H. Bourguinat). Les produits financiers sont mobiles d’un marché à un autre, avec des coûts de transaction faibles. Trois conditions sont nécessaires à la globalisation : les 3 D.

a) La dérèglementation

La dérèglementation est l’ensemble des mesures qui ont, dans les années 1980, atténué ou supprimé les dispositions susceptibles de freiner les flux de capitaux au niveau international. La circulation des capitaux s’affranchit du contrôle des États.

Exemple : la suppression du contrôle des changes qui limitait les transferts de devises d’un pays à un autre.

b) Le décloisonnement

Les agents financiers et non financiers ont la possibilité de passer facilement d’un marché a un autre. Le décloisonnement des marchés résulte de l’ouverture des marchés nationaux aux capitaux étrangers. L’éclatement des compartiments résulte aussi de réformes nationales.

Exemple : en France, la réforme de 1985-1986 a ouvert le marché monétaire aux agents non financiers. Il était auparavant réservé aux banques.

c) La désintermédiation par la titrisation

La désintermédiation consiste à permettre aux agents non financiers (entreprises, administrations et particuliers) d’intervenir directement sur les marchés financiers sans recourir à des intermédiaires. La désintermédiation s’effectue par la titrisation des créances.

La banque transfère une partie de ses prêts à une entité juridiquement distincte : un fonds commun de créances (FCC). Il émet en contrepartie des parts de capital qui sont souscrites par des investisseurs internationaux. Le risque des créances cédées est supporté par le FCC et ses souscripteurs, et non plus par la banque qui a ouvert le crédit.

2. Le recours aux nouvelles technologies

La globalisation s’accompagne de l’informatisation des opérations bancaires, abolissant les frontières des transactions internationales. L’information est diffusée immédiatement et les mouvements sont réalisés par des réseaux informatiques, sans délai ni coûts importants, 24 heures sur 24. Les flux de capitaux en sont facilités.

3. Les flux financiers internationaux

La répartition de l’épargne est devenue mondiale. En France, l’ouverture des marchés boursiers nationaux a facilité le financement de l’état. Les investisseurs étrangers détiennent 65 % des emprunts publics. Il s’agit principalement des fonds de pensions et des fonds d’assurance. La dette publique française est donc essentiellement placée sur les marchés financiers internationaux, ce qui est une caractéristique de la France et de la zone euro dans son ensemble.

Exemple : le fonds souverain de la Norvège, le plus gros au monde, a gagné 447 milliards de couronnes (50 milliards d’euros) en 2016 grâce, en particulier, à 55 placements en actions. Avec un rendement de 6,9 %, le fonds a vu sa valeur atteindre 7 510 milliards de couronnes à la fin de 2016.

Les effets attendus de la globalisation financière

L’accélération de la croissance mondiale

a) L’amélioration de l’allocation des ressources financières

On attend de la globalisation qu’elle améliore la capacité du système financier à allouer les ressources. Les investisseurs disposent d’une information générale sur les marchés. Les placements devraient normalement s’orienter vers les secteurs et les pays les plus dynamiques, en particulier les pays émergents.

b) Le rattrapage des pays en développement

L’apport de capitaux internationaux est favorable à la croissance des économies en développement qui contribue pour 50 % à la croissance économique mondiale. Ces pays ont recours, pour leur financement, à des titres d’emprunts en monnaie locale. Cela développe leurs marchés financiers et rend les placements attractifs pour les investisseurs. Les capitaux nouveaux devraient permettre de combler le retard de développement.

2. De nouveaux instruments de protection contre les risques

L’intégration financière transfrontière renforce le risque qu’un événement éloigné se propage au niveau mondial.

Exemple : une hausse des taux d’intérêt dans les pays en développement pour attirer les capitaux pourrait, par un effet de contagion, provoquer une hausse généralisée des taux mondiaux et assécher le crédit.

Pour s’assurer contre ces risques, de nouveaux contrats financiers sont apparus. Ils sont réalisés, pour la plupart, à l’aide de techniques utilisant les marchés à terme et les marchés d’options négociables.

La globalisation a favorisé l’émergence de ces innovations financières destinées à réaliser des opérations qui doivent être in fine sans gain ni perte pour les agents dont l’objectif n’est pas la spéculation.