Les établissements de crédit assurent une fonction d’intermédiation entre les agents à capacité de financement et les agents à besoin de financement la nature de cette intermédiation s’est profondément modifiée.

L’intermédiation financière traditionnelle

1. La définition de l’établissement de crédit

Est qualifiée d’établissement de crédit, au sens de la loi de 1984, toute personne morale réalisant des opérations de banque, c’est-à-dire qui collecte du fonds du public et octroie des crédits.

2. La création de monnaie par l’établissement de crédit

L’intermédiation est une opération de prêt lorsque l’établissement de crédit dispose au préalable des montres suffisantes. Elle se transforme en une pure opération de création monétaire lorsque l’établissement crédite un compte de dépôt sans fonds reçus et affectés préalablement à cette destination. C’est le cas de la création de monnaie scripturale par les banques commerciales.

3. Le contrôle du crédit par les autorités monétaires

a) Le refinancement des établissements de crédit

La création de monnaie est régulée par la Banque centrale. Dans la zone euro, les Banques centrales nationales sont rattachées à la Banque centrale européenne (BCE). La BCE oriente le volume global d’émission de monnaie et de crédit en fixant le taux directeur de refinancement qui est le taux d’intérêt auquel les établissements de crédit peuvent eux-mêmes trouver de la liquidité.

b) L’influence du taux directeur sur le coût du crédit

Un taux directeur élevé renchérit, de fait, le coût de refinancement pour les établissements qui le répercutent sur le coût des prêts qu’ils consentent. Le volume de crédits octroyés à l’économie diminue ; un taux faible favorise le financement de l’économie et de la croissance.

c) Les réserves obligatoire

Pour les opérations de refinancement, les banques commerciales doivent déposer auprès de la banque centrale dont elles dépendent des réserves obligatoires non rémunérées. La fixation du niveau des réserves peut constituer aussi une limitation ou une incitation à l’octroi de crédits.

d) La surveillance directe des établissements bancaires par la BCE

La crise économique de 2007 a mis en évidence le besoin d’une union bancaire européenne. Préalablement à cette union, la Commission européenne a demandé, en 2012, une supervision directe des banques européenne parla BCE. 129 groupes bancaires sont supervisés directement parla BCE, ce qui représente plus de 90 % du marché bancaire français et, globalement, 82 % des actifs bancaires de la zone euro.

Les relations entre les institutions financières et le marché financier

1. Les imperfections et défaillances du marché

a) La coûts de transaction

Les agents non financiers (entreprises. ménages) ont une connaissance très imparfaite des opportunités et des risques des marchés financiers. Le passage des transactions par des intermédiaires spécialisé qui connaissent le marché diminue les coûts d’acquisition de l’information.

b) L’asymétrie d’information

L’information sur les marchés financiers n’est pas toujours symétrique. Par exemple, un emprunteur connait la rentabilité et les risques de son projet ; le prêteur l’ignore. La réalisation des transactions par un établissement financier professionnel est une précaution.

2. L’évolution des institutions financière

a) La « marchéisation »

Une part croissante du financement de l’économie s’effectue par des établissements de crédit qui interviennent sur les marchés financiers. Le taux du marché financier tend à se substituer aux taux directeur de la BCE pour déterminer les conditions des prêts.

b) La tendance à la « mobiliérisation » des bilans

Les banques acquièrent des titres directement sur les marchés financiers. Elles émettent elles-mêmes des titres négociables de courte échéance. L’importance accrue des valeurs mobilières dans le bilan des banques est le phénomène de « mobiliérisation » (ou « titrisation« ) des bilans.

3. Le financement de la croissance

a) L’efficience des marchés remise en cause

Dire que l’allocation du capital s’effectue de manière privilégiée par les marchés financiers suppose que ces marchés soient efficients, c’est-à-dire que le prix reflète l’exacte valeur des titres et résume toute l’information nécessaire pour orienter les projets d’investissement. Or, parfois, ce n’est pas le cas. Par exemple, plus un titre est cher, plus il est demandé et de nombreuses bulles spéculatives éphémères apparaissent et éclatent brutalement. C’est un facteur d’instabilité.

b) Le danger pour le financement de la dette publique

Des États ont dû intervenir financièrement dans la zone euro pour soutenir les pays les plus fortement endettés. En contrepartie, il a été demandé à ces pays une plus grande rigueur budgétaire. L’objectif de la « soutenabilité de la dette« , c’est-à-dire la capacité à rembourser, peut provoquer des politiques d’austérité peu favorables à la croissance. La création du nouveau mécanisme européen de stabilité (MES) garantit que les banques en difficultés de la zone euro seront désormais recapitalisées par des fonds levés directement sur les marchés financiers, à la place des États.