La croissance des revenus au niveau mondial s’est accompagnée d’inégalités accrus entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres. Parmi les pays en voie de développement, les pays émergents rattrapent les pays développés alors que les pays les moins avancés ne voient pas leur richesse augmenter.

La fracture entre pays riches et pays pauvres

1. La mesure des inégalités au niveau mondial

a) La richesse par habitant

Les inégalités de richesses entre les pays se mesurent par les écarts des revenus moyens de chaque pays. Le PIB par habitant est l’indicateur le plus utilisé pour apprécier les écarts de niveau de vie entre les pays.

b) Le seuil de pauvreté

La Banque mondiale a établi un seuil de pauvreté absolu à 2 dollars par jour. 50 % de la population mondiale vit en dessous de ce seuil.

c) Les conditions de vie

La mondialisation n’a pas abouti à un niveau de vie plus égalitaire pour tous les peuples dans tous les pays du monde. Le standard de niveau et de mode de vie occidentale ne semble pas pouvoir être atteint partout et par tous.

La malnutrition, l’espérance de vie réduite et l’analphabétisme sont les principales conséquences de la pauvreté.

2. L’évolution des inégalités

a) La pauvreté dans le monde

Le nombre de personnes vivant sous le seuil d’extrême pauvreté (1,90 dollar par jour et par personne) dans le monde a diminué d’un peu plus d’un milliard en trente ans. Une évolution d’autant plus positive que, dans le même temps, la population mondiale est passée de 4,5 à 7.2 milliards d’individus. Du coup, le taux d’extrême pauvreté a été divisé par 4 : 10,7 % de la population mondiale vit aujourd’hui avec moins de l.90 dollars par jour, contre 42,2 % il y a 30 ans.

b) Les niveaux de vie

L’observation de l’évolution du PIB par habitant de 1973 a nos jours montre que certains pays en développement (Chine, Inde) rattrapent une partie de leur retard économique par rapport aux pays les plus riches. À l’opposé, pour certains pays pauvres, l’écart de niveau de vie ne cesse de se creuser. De plus, les écarts actuels entre les régions sont plus importants qu’en 1980.

Le décollage économique des pays émergents

1. Le développement économique

a) L‘ouverture économique des pays émergents

De nombreux pays émergents, tels que la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie, ont réformé leur économie dans deux directions : la libéralisation des échanges à l’intérieur du pays et l’ouverture au marché mondial.

En conséquence, les investissements directs étrangers se sont développés, entraînant des transferts de technologies importants. La compétitivité de ces pays leur a permis d’atteindre un niveau de croissance élevé jusqu’en 2008.

b) Les pays émergents dans la mondialisation
financière

Les pays émergents participent à la mondialisation financière en investissant à leur tour dans les entreprises des pays développés par des prises de participation ou en acquérant des entreprises.

2. Le rattrapage des pays développés

a) La croissance des pays émergents

Les économies des pays émergents ont réalisé plus de la moitié de la production mondiale depuis 2005. Leur croissance économique représente plus de la moitié de l’augmentation du PIB mondial.

La Chine a doublé son revenu réel par habitant en 10 ans alors que les États-Unis et le Royaume-Uni ont eu besoin de 50 ans au cours de leur révolution industrielle entre le XIXᵉ et le début du XXᵉ siècle.

b) La productivité des pays émergents

Les pays émergents combinent à la fois des gains de productivité importants et des salaires plus faibles que ceux des pays développés.

L’amélioration de la productivité du travail favorise les exportations vers les pays développés. Les populations des pays riches bénéficient ainsi d’importations moins coûteuses qui améliorent leur pouvoir d’achat mais mettent en danger les productions nationales.

3. Les conséquences négatives du décollage économique

a) Les atteintes à l‘environnement

La croissance économique exceptionnellement rapide des pays émergents a des effets néfastes sur l’environnement naturel dont la dégradation devient alarmante.

Exemple : déboisement au Brésil, pollution dans les villes chinoises.

b) Le creusement des inégalités internes

Les inégalités internes résultent du partage des richesses au sein du pays. Ces inégalités se traduisent par les écarts de revenus entre les différentes catégories de population.

La croissance soutenue de l’économie s’est accompagnée dans certains pays d’un accroissement des inégalités économiques qui a entraîné des mouvements sociaux dans les villes comme dans les campagnes.

Exemple : en Chine, dans les zones où les anciennes entreprises d’État sont en voie de disparition, des mouvements se sont développés pour préserver la protection sociale héritée de l’économie socialiste. Des protestations ont également éclaté dans les villages contre la pression fiscale et les abus de la bureaucratie.