La répartition des richesses se déroule en deux étapes : la répartition primaire rémunère les facteurs de production, puis la répartition secondaire redistribue les richesses pour réduire les inégalités de revenu disponible, de niveau de vie et de patrimoine.

La répartition des revenus

1. Le partage de la valeur ajoutée (VA)

a) Les trois parts

La valeur ajoutée issue de l’activité productive des entreprises se partage en trois parts :

inégalités de revenus et de patrimoine

b) Les enjeux de la répartition

Le partage de la valeur ajoutée a des conséquences économiques. Il détermine le niveau de la consommation et de l’investissement. L’importance de la part de la VA accordée au travail influence le niveau de la consommation des ménages. Une part plus importante pour rémunérer le capital encourage les investissements.

Le partage de la valeur ajoutée révèle, sur le plan social, le pouvoir des salariés dans les négociations salariales. La part accordée au travail dans la valeur ajoutée augmente avec la baisse du chômage. Ce partage est souvent source de confit entre salariés et direction d’entreprise.

2. La formation du revenu disponible

a) Le revenu primaire

Le revenu primaire est le revenu perçu par les ménages. Il est composé :

  • Des revenus salariaux ou revenus du travail (salaires).
  • Des revenus de la propriété ou revenus du capital (revenus des valeurs mobilières, revenus fonciers ou immobiliers).
  • Des revenus mixtes des entrepreneurs individuels, qui rémunèrent à la fois le travail et le capital.

b) La répartition secondaire

La répartition secondaire est une opération de redistribution des revenus. Son objectif est de diminuer les inégalités entre les ménages. Elle s’effectue grâce au prélèvement d’impôts et de cotisations sociales et au versement de revenus de transferts (allocations familiales, indemnités chômages, allocation logement, RSA, etc.).

c) Le revenu disponible

Le revenu disponible résulte des revenus issus de la répartition primaire et de la répartition secondaire opérée par l’État.

Revenu disponible = revenu primaire – impôts et cotisations sociales + revenus de transferts.

Les inégalités de niveau de vie

1. La mesure des inégalités

a) Le revenu médian

Le revenu médian partage la distribution des revenus des ménages en deux parts égales : 50 % des ménages sont en dessous du revenu médian et 50 % au-dessus.

b) Le découpage par quantiles

Les quantiles (déciles, centiles…) regroupent les ménages par tranches (10 %, 1 %…) selon leur revenu ou leur patrimoine.

Le rapport interdécile permet de comparer le revenu des 10 % de ménages les plus riches à celui des 10 % de ménages les plus pauvres.

c) La courbe de Lorenz et l’indice de Gini

La courbe de Lorenz représente la répartition des revenus ou du patrimoine au sein de la population.

L’indice de Gini est un coefficient qui évalue la concentration des revenus à partir de la courbe de Lorenz. Il est toujours compris entre 0 et 1 : 0 correspond à une société égalitaire et l à la situation dans laquelle un seul individu concentre toutes les richesses.

2. Les inégalités de patrimoine

Le patrimoine d’une personne (physique ou morale) est l’ensemble des biens qu’elle possède à un moment donné : biens meubles ou immeubles, droits, créances et éléments inaliénables et transmissibles. Les inégalités de répartition du patrimoine sont beaucoup plus fortes que celles des revenus. Elles constituent la principale source des inégalités sociales. Les héritages sont en général plus élevés dans les familles à hauts revenus. D’autre part, des revenus plus élevés génèrent une plus forte capacité d’épargne et d’endettement, et donc, année après année, une plus forte accumulation patrimoniale.

3. L’évolution des inégalités de niveau de vie

S. Kuznets a étudié les relations entre la croissance économique et la répartition des revenus. Il montre que le revenu par habitant augmente au cours de la phase de transition d’une économie de l’agriculture vers l’industrie et que les inégalités de revenus augmentent également. Elles commencent à baisser lorsque le capital humain est de plus en plus valorisé en parallèle au développement des services.

Les faits ont donné raison à S. Kuznets jusque dans les années 1980, mais cette théorie est remise en cause aujourd’hui avec l’augmentation des inégalités dans les pays industrialisés.

4. Les inégalités au niveau mondial

Les inégalités continuent à progresser dans 2/3 des pays du monde, dont les pays développés. Les écarts se creusent car les hauts revenus augmentent beaucoup plus vite que les revenus moyens et bas.