Le papier est un poste important qui représente plus de 20 % de la somme globale des frais de reproduction. Le graphiste et l’imprimeur seront de bons conseils dans l’approche des coûts.

Les caractéristiques du support
papier

Ce matériau, par son toucher, ses texture, ses effets de surface, son odeur, ses bruits crée un contact privilégié avec le lecteur.

Exemple : tout un chacun a eu une expérience personnelle avec l’odeur d’un livre, le toucher soyeux d’une belle page ou le crissement d’un papier d’emballage de bonbon.

Aujourd’hui, le papier et le canon sont très présents dans notre quotidien, dans des usages très variés. Les papiers à usage graphique et les papiers d’emballage représentent environ 90% de la consommation. Loin d’avoir fait disparaître le papier, les nouvelles techniques de la communication ont, au contraire, contribué à accroître son utilisation. Dans un monde de l’éphémère et du fugitif, le papier assure la pérennité de l’image et du message. Outil complémentaire des technologies de l’information et de la communication, il reste le support incontournable de la communication d’entreprise. L’informatique génère un besoin croissant d’impression, et donc de papier.

Le choix du papier

1. La bonne attitude à avoir

Le choix du papier nécessite une réflexion très en amont du projet de communication. Pour cela, il faut questionner le graphiste et l’imprimeur sur les possibilités et les conséquences de ce choix.

Exemple : quel sera le procédé d’impression ? Quels seront la durée de vie du support et son usage ? Quelles sont les exigences esthétiques en relation avec l’image de l’annonceur ? Quel est le montant du budget alloué ? Quelle doit être la lisibilité du texte ? Quel sera l’impact environnemental ?

2. Les critères de choix

a) L’aspect du papier

Bas de gamme, commun, créatif, chic, subtil, commercial, haut de gamme…, ces critères esthétiques sont plus ou moins subjectifs, avec cependant des connotations évidentes sur certaines qualités de papier, mais qu’il est important d’intégrer.

Exemple : le papier kraft comme la nature ou le naturel, l’univers écologique, le bas de gamme. Le papier couché surbrillant évoque le haut de gamme, le luxe, le clinquant, le superficiel, l’artifice et l’artificiel. Le papier bible, utilisé pour la Pléiade et certaines encyclopédies, donne une dimension de sérieux d’intellectuel, de qualité.

b) La durée de vie du support

La stabilité du papier liée à la nature de la pâte est impérative pour des documents pérennes. Le papier journal vieillit vite, il jaunit, il est donc essentiellement utilisé pour des documents éphémère.

c) La lisibilité et la qualité des images et du texte

Il est préférable d’imprimer un document où les images priment en recherchant un contraste maximal, donc sur du papier blanc. Elles ressortent mieux sur le papier couché brillant blanc lumineux. Pour des documents où le texte prime, il est conseillé d’utiliser un papier cassé ou légèrement jaune pour baisser le contraste trop fort, un choix qui ne fatigue pas l’œil. Le papier sera de préférence mat ou même non couché. Si texte et images sont d’importance égale, un couché mat sera privilégié.

d) Les méthodes d’impression

Selon les systèmes d’impression ou de reprographie, certains papiers sont recommandés :

  • Un papier résistant à l’arrachage pour l’offset ;
  • un papier très lisse en héliogravure ;
  • un papier non couché pour la reprographie ;
  • un papier épais et à grain pour la sérigraphie.

e) Les finitions : du produit imprimé

Les papiers épais ou rigides doivent toujours être rainés. Le rainage (aplatissement des fibres) peut également faciliter le pliage si le pli n’est pas dans le sens de la fibre.

f) La diffusion du profil imprimé

Le poids du papier déterminera les frais d’envoi postal des documents.

g) L’impact environnemental pour l’acheteur

On prétend que 30% de l’impact négatif total sur l’environnement d’un produit imprimé est imputable directement au papier utilisé. Aussi est-il judicieux de choisir un papier ayant un impact négatif minimal. Pour valoriser ce choix, et par souci pédagogique, il peut être intéressant de le signaler sur le produit.

La terminologie du papier

La connaissance de certains termes est indispensable pour bien comprendre l’univers du support papier et communiquer avec les professionnels de l’imprimerie.

1. Le sens des fibres

Lors de la fabrication du papier, la plupart des fibres s’orientent d’elles-mêmes dans le sens longitudinal de la bande du papier. Il est plus difficile de plier du papier dans ce sens.

2. Le format

Les formats de papier sont stipulés par l’organisme allemand de normalisation Deutsches Institut für Normung (DIN). La norme allemande sert ainsi de base à la norme internationale.

3. Le grammage

On appelle « grammage » d’un papier son poids exprimé en grammes par mètre carré (g/m2). Une feuille est dite « de 80 g » lorsque le format A0, soit 1 m2 de ce papier, pèse 80 g. Il y a 16 feuilles A4 dans le format A0, ainsi une feuille A4 pèse 5 g.

4. La main

La main du papier exprime son volume. On dit qu’un papier a de la main lorsqu’il donne au toucher une sensation d’épaisseur et de résistance. Un papier avec une main élevée est léger, épais et poreux alors qu’un papier avec une main faible est fin, lourd et compact.

Exemple : le papier buvard.

5. La blancheur

La blancheur d’un papier est obtenue par élimination ou modification de la couleur des composants d’une pâte écrue, c’est-à-dire par destruction de la lignine résiduelle puis décoloration à l’aide de produits chimiques (oxygène, peroxydes…).

6. L’épair

L’épair caractérise la formation de la feuille et la répartition des fibres. On parle d’épair « fondu » ou « uni » lorsque cette répartition est homogène. À l’inverse, lorsqu’elle n’est pas régulière, on parle d’un épair « nuageux ». L’épair s’apprécie par transparence.

7. Le grain

Le grain est l’état de surface d’un papier. Il est donné par la toile sur laquelle la pâte est étendue, ainsi que par le calandrage qui lisse et écrase le papier.

8. L’imprimabilité

L’imprimabilité est l’ensemble des caractéristiques du papier qui permet une impression de qualité supérieure :

  • Les pores du papier doivent permettre l’absorption correcte de l’encre, sans maculage (salissure de l’encre sur la feuille suivante). Mais l’impression ne doit pas être trop profonde ni visible sur l’autre face ;
  • la surface du papier ne doit pas restreindre le contact entre la forme d’impression et le papier ;
  • dans la machine à imprimer, le papier doit présenter une résistance à l’arrachage en surface adaptée pour empêcher des fragments de papier de se détacher, ce qui laisserait des points blancs dans l’imprimé, visibles notamment dans les aplats monochromes ;
  • le rendu de l’impression dépend des qualités optiques du papier : la porosité et la blancheur.

Les types de papiers

1. Les papiers couchés

Les papiers dits « couchés » sont le support par excellence de la communication publicitaire (catalogues, mailings, flyers) et institutionnelle (rapports annuels, plaquettes), de l’édition de luxe et d’art, etc. Le papier couché est enduit d’une couche de matières minérales (talc ou kaolin), ce qui améliore sa blancheur, son opacité, sa brillance, son imperméabilité, et lui confère une excellente imprimabilité. La couche peut être déposée sur les deux faces. Un papier couché ordinaire présente un aspect mat. Satiné ou calandré, il présente l’aspect brillant nécessaire à certaines impressions en quadrichromie. Les papiers couchés sont adaptés à tous types d’impression. Deux fois plus coûteux que le papier journal ordinaire, ils présentent d’autres inconvénients : poids, fragilité, lenteur du séchage des encres.

2. Le papier offset

Avec ou sans bois, le papier offset n’est pas couché mais collé : des produits sont ajoutés dans la pâte ou sur la surface du papier pour augmenter sa résistance à la pénétration de l’encre, il peut être apprêté, sa surface est alors lissée par calandrage ou frictionnage. Il est également surfacé (enduit), ce qui permet de contrôler et de limiter la pénétration de liquides dans sa structure et prévient l’arrachage au cours de l’impression offset.

a) Le papier affiche

Le papier affiche est un papier frictionné. Seule une face est lisse, d’aspect brillant, et « amoureuse » de l’encre (elle accepte bien l’encre). L’autre face, rugueuse, permet le collage.

b) Le papier journal

Le papier journal est fabriqué sur des machines à haut rendement et composé à 80% de pâte mécanique et 20 % de pâte chimique. Il présente une grande opacité, une bonne absorption de l’encre, un séchage rapide, mais n’offre qu’une blancheur médiocre, une qualité d’impression grossière et il jaunit.