Dès le démarrage de l’activité et pour assurer le développement de l’entreprise, l’entrepreneur va devoir endosser un nouveau rôle, celui de manager, ou gestionnaire. Il adopte alors une logique managériale de gestion des ressources, des contraintes et des compétences pour assurer la pérennité de son entreprise.

La logique managériale se distingue de la logique entrepreneuriale car c’est une logique de gestion des ressources existantes et non une logique d’accroissement des ressources de l’entreprise.

Le manager

D’après H. Mintzberg, le manager est un individu responsable d’une organisation ou d’un sous-ensemble de celle-ci.

Tout manager est investi d’une autorité formelle liée au statut qui lui est attribué.

1. Le rôle du manager

Notre compréhension du rôle de manager doit beaucoup aux travaux du théoricien français du management, H. Fayol (1841-1925).

Les travaux de Fayol amènent à définir le rôle du manager en cinq points :

  1. Planifier : fixer les buts et les objectifs, bâtir les stratégies appropriées pour accroître la rentabilité et l’efficacité de l’entreprise.
  2. Organiser : optimiser l’utilisation des ressources humaines, matérielles et technologiques dont dispose l’entreprise.
  3. Commander : diriger les hommes.
  4. Coordonner : harmoniser les tâches pour atteindre un objectif commun.
  5. Contrôler : vérifier les résultats obtenus et prendre les mesures correctives qui s’imposent.

En s’appuyant sur le système d’information de l’entreprise, le manager doit donc diriger et gérer celle-ci rationnellement. Dans le cadre d’un projet de création ou de reprise d’entreprise, il commencera par structurer ou restructurer l’entreprise : il mettra en place (ou optimisera, dans le cadre d’une reprise) l’organisation de la production et de la distribution, assurera ou supervisera la gestion administrative et financière, recrutera des collaborateurs, etc.

2. Les compétences managériales

Pour tenir son rôle, le manager doit développer certaines compétences en matière :

  • D’orientation : il doit savoir identifier les priorités sans se laisser déborder par les détails et sans perdre de vue les objectifs poursuivis.
  • De conduite de l’action : il doit maîtriser l’organisation, la délégation des responsabilités, la coordination et le contrôle des tâches au sein de son équipe.
  • De gestion d’équipe : il doit savoir choisir, motiver et encadrer ses collaborateurs.

Le manager agit avec raison, applique des méthodes et des normes de gestion pour limiter la prise de risque et assurer la pérennité de l‘entreprise.

La complémentarité des logiques entrepreneuriale et managériale

Dans la pratique, logiques entrepreneuriale et managériale sont complémentaires. En effet, la survie de l’entreprise repose à la fois sur sa bonne gestion mais également sur sa capacité à s’adapter et à innover pour sauvegarder sa place sur le marché. L’entrepreneur devra donc apprendre à gérer l’entreprise et le manager devra apprendre à innover pour pouvoir intégrer les nouveaux projets dans les processus existants.

Diriger et gérer une entreprise, c’est prendre à la fois :

  • Des décisions opérationnelles, courantes et répétitives, suivant une logique managériale.

Exemple : la décision de réapprovisionner le stock de marchandises est une décision opérationnelle.

  • Des décisions stratégiques, uniques et lourdes de conséquence, faisant appel à une logique entrepreneuriale.

Exemple : la décision d’investir dans un nouveau local est une décision stratégique.

1. L’entrepreneur-manager

Dés le démarrage de l’activité, l’entrepreneur doit pratiquer tous les métiers : la production, le commercial, les finances et l’administration, sans perdre de vue la stratégie. Il doit planifier, hiérarchiser, formaliser et appliquer des méthodes et des normes de gestion, ce qui n’est pas toujours aisé pour un individu dont la vocation est la prise de risques et la recherche d’opportunités. Certains entrepreneurs ne deviennent jamais de bons managers car cela implique de passer d’un fonctionnement intuitif et rapide à une façon d’agir plus rationnelle et mesurée.

2. Le manager-entrepreneur

Pour faire face à la concurrence, l’entreprise doit constamment innover tant en termes de produits, de services ou de procédés qu’en tenues d’organisation ou de distribution.

Le manager, dans sa gestion de l’entreprise, va devoir intégrer ces innovations tout en se préoccupant de maintenir et d’améliorer le rendement des activités existantes.

Pour faire face à l’évolution rapide de l’environnement de l’entreprise, les managers doivent donc développer des compétences entrepreneuriales de recherche d’opportunités et de prise de risque. Ils doivent apprendre à prendre des décisions rapides et à en accepter la rationalité limitée. Enfin, l’intégration de nouvelles activités aux opérations existantes les amène à redéfinir sans cesse des processus innovants.