L’image est un ensemble de signifiants articulés les uns aux autres de manière non linéaire mais non aléatoire pour autant. L’ensemble répond a certaines règles de composition.

1. Le cadre et le cadrage

1. Le cadre

a) Le principe

Une image connait des limites physiques qui sont les bords de son support et peuvent être matérialisées par un cadre.

b) Le cadrage

Le cadrage est défini par l’artiste. Il correspond au choix du contenu de l’image, de ce qui doit être montré et de ce qui doit être laissé de côté. Le cadrage peut être horizontal, en format « paysage ». Il convient bien alors aux panoramas. Il peut être vertical, en format « portrait ». Il convient mieux aux sujets dont on veut représenter la hauteur.

c) Le champ/le hors-champ

Le champ est la portion d’espace contenue à l’intérieur du cadre. Le hors-champ est l’ensemble des éléments non représentés dans le champ mais que l’imagination du spectateur peut néanmoins reconstituer.

d) La présence ou l’absence de cadre

La présence d’un cadre est un procédé hérité d’une longue tradition de présentation des peintures qui crée un effet de concentration sur l’image et invite à entrer en elle, à faire abstraction de ce qui est en dehors.
L’absence de cadre est plutôt un procédé cinématographique qui invite à imaginer ce qui est hors des limites de l’image, le hors-champ.

2. Les angles de prise de vue

Les angles de prise de vue

3. Les échelles de plans

construction des images

4. La perspective et la profondeur de champ

a) La perspective

La perspective géométrique désigne différents procédés visant à « représenter les objets sur une surface plane, de tel sorte que leur représentation coïncide avec la perception visuelle que l’on peut avoir, compte tenu de leur position dans l’espace par rapport à l’œil de l’observateur » (Le Robert). Le procédé le plus souvent employé est la perspective conique, inventée par Filippo Brunelleschi à la Renaissance. Il consiste à utiliser des points de fuite pour tracer les directions et à raccourcir les distances au fur et à mesure que l’objet représenté s’éloigne de l’œil observateur.

La perspective atmosphérique est essentiellement utilisée en peinture : on marque la profondeur des plans successifs en leur donnant progressivement, du proche ou lointain, la couleur de l’atmosphère (le sfumato de Léonard de Vinci peut aussi être utilisé mais il s’agit alors d’un effacement progressif des contours par la superposition de couches de peinture très fines).

b) La profondeur de champ

La profondeur de champ désigne, en photographie, la zone de netteté en deçà et au-delà du sujet sur lequel s’effectue la mise au point. Elle résulte de différents réglages comme la distance de mise au point et l’ouverture du diaphragme. Plus la profondeur de champ est grande, plus la zone de netteté l’est aussi. Une petite profondeur de champ a pour effet d’isoler le sujet et de le nimber de flou. Le regard étant d’abord attiré par la zone de netteté, le choix de la profondeur de champ induit un sens de lecture particulier.

2. La composition et la mise en Page

1. Définition

La composition désigne l’organisation de l’espace à l’intérieur du cadre. Elle est l’élément essentiel qui va orienter le sens de lecture de l’image.

2. La règle des tiers

Pour une esthétique parfaite, les images sont souvent composées selon la règle des tiers qui répond la théorie du nombre d’or. L’espace est divisé en trois tiers verticaux et trois tiers horizontaux.

Exemple : la Liberté guidant le peuple de Delacroix réalise la règle des tiers. L’allégorie de la Liberté est placée au centre du tableau, encadrée par deux émeutiers. L’impression de mouvement est accentuée par le léger décalage de la liberté vers la droite de l’axe central du tableau. Horizontalement, le tableau est structuré en trois plans : au premier plan (tiers inférieur), les cadavres des insurgés massacré. Au second plan, le peuple guidé par la Liberté. À l’arrière-plan (tiers supérieur), le ciel enfumé et la Liberté brandissant le drapeau français.

3. Les lignes de force

D’autres lignes contribuent à la composition du tableau.

Exemple : dans le tableau de Delacroix, on observe deux diagonales formant un triangle dont la base est le bord inférieur de l’image et le sommet se trouve au niveau main tenant le drapeau. À gauche, la diagonale passe par la ligne de la baïonnette et de la hampe du drapeau. À droite, la ligne est constituée par le pistolet, puis le bras de l’enfant et le bras de la Liberté. Chacune de ces diagonales passe par l’intersection de la limite supérieur du plan médian et de la limite verticale de la partie centrale. L’effet produit est à la fois celui d’une élévation (la Liberté guide le peuple, le domine et l’élève) et celui d’une force inexorable (la base du triangle, ou se trouvent les morts, donne une assise stable à l’action).

4. Les autres procédés de composition

Les oppositions flou/netteté, clair/obscur, la direction de la lumière, les formes, sont également des éléments structurants.

Exemple : dans la Liberté guidant le peuple, l’éclairage vient de la gauche et légèrement de l’arrière (voir l’ombre sur la cuisse de la figure centrale). Cela accentue ainsi l’impression de mouvement vers la droite et l’avant donnée par les autres éléments du tableau, et souligne la symbolique révolutionnaire (la lumière est du côté des insurgés).

3. L’image animée

Le message par l’image animée reprend les codes de l’image fixe, mais s’enrichit de procédés propres à l’art cinématographique.

1. Les mouvements de caméras

Les différents mouvements de caméras sont les suivants :

  • Le plan fixe : aucun mouvement ;
  • le panoramique latéral ou vertical. La caméra pivote sur son axe pour balayer le champ. Il sert à accompagner le mouvement de personnage ou à balayer le décor. Il est dit filé s’il sert à aller d’un point à un autre sans permettre de percevoir clairement l’espace intermédiaire ;
  • le travelling latéral, vertical ou en profondeur. La caméra se déplace ;
  • le travelling optique : il est obtenu par l’utilisation du zoom sans mouvement de la caméra.

2. Le montage

a) Les plans et les séquences

Un film est constitué de plans. Un plan est la partie d’un film obtenue par une seule prise de caméra, sans coupure (et donc sans collure). Les plans sont organisés en séquences qui sont des unités narratives. Une séquence qui ne comprend qu’un plan est appelée plan-séquence.

b) Le montage

Les images d’un film, et a fortiori ses plans, prenne souvent toute leur signification en fonction du voisinage qu’elles entretiennent avec les autres. Dès lors, le montage est une opération essentielle pour la production du sens. Il existe différents procédés de montages :

  • Le cut : absence d’effet ;
  • l’effet de cache ou d’iris : une masse noire recouvre peu à peu tout l’écran ne laissant voir l’image qu’en un cercle qui se réduit ;
  • le fondu au noir : noircissement progressif de l’écran ;
  • le fondu enchaîné : effacement progressif du plan au profit de l’apparition progressive du plan suivant ;
  • le champ-contrechamp : la caméra a pivoté de 180° entre les deux champs ;
  • le raccord regard : champ-contrechamp lié au regard des personnages (on voit le personnage puis ce qu’il regarde) ;
  • le plan mouvement : le deuxième plan continue le mouvement amorcé par le personnage dans le premier plan ;
  • le raccord dans l’axe : le champ est le même mais l’échelle de plan est modifiée.