La forme même du texte écrit, la manière dont l’écriture est formée, ou graphie, est porteuse de sens.

Description d’une graphie

Voici les principales caractéristiques qui définissent une graphie :

  • Caractère : signe, élément d’une écriture (les signes de ponctuation font partie des caractères).
  • Police : assortiment complet de caractères d’une même famille.
  • Corps : hauteur des lettres.
  • Épaisseur ou graisse : gras/maigre.
  • Casse : MAJUSCULE/minuscule.
  • Famille : appartenance à une classe (voir ci-dessous).
  • Empattement : assise de la lettre.
  • Plein : partie épaisse de la lettre par opposition au délié (partie fine).

L’usage codifié

Un code typographique est un ouvrage décrivant les règles de composition des textes imprimés. En France, les professionnels de l’édition se réfèrent au code édité par le Syndicat national des cadres et maîtrises du livre ou le Lexique des règles typographiques en usage à l’imprimerie nationale qui évoluent chaque année.

On retiendra quelques règles :

codes graphiques

Les qualités essentielles d’une graphie

1. La lisibilité

La première qualité d’une écriture, ou graphie, est sa lisibilité. C’est elle qui détermine la volonté de lire ou non le message et qui favorise sa bonne compréhension. La lisibilité est déterminée par la formation correcte des lettres, leur taille et l’espacement des lignes ou interlignage.

2. La qualité plastique

Les lettres sont des images, et en tant que telles, ont un signifié plastique.

Exemple : Stéphane Mallarmé (Jamais un coup de dé n’abolira le hasard, 1897) et Guillaume Apollinaire (Les Calligrammes, 1918) ont créé des poèmes graphiques, dont la qualité poétique tient autant aux mots qu’à leur disposition typographique.

Les traitements de texte offrent de vastes gammes de polices parmi lesquelles il faut savoir choisir celle qui convient le mieux à ce que l’on souhaite exprimer. Chaque typographie est en effet chargée de connotations liées à sa forme ou à son histoire.

La typographie

1. L’invention des caractères

L’imprimerie est inventée par Johannes Gutenberg vers 1450. Les premiers imprimeurs, dont Nicolas Jenson, utilisaient des caractères à empattements triangulaires. Au XVIIIᵉ siècle, Grandjean et Didot ont réduit l’empattement à un fin trait horizontal. Lors de la révolution industrielle, sont apparus les caractères à empattements quadrangulaires et les caractères sans empattements qui gardent encore aujourd’hui une connotation de modernité.

2. La classification de Thibaudeau

Au début du XXᵉ siècle, un typographe français, Francis Thibaudeau, propose une classification rationnelle des caractères fondée sur la forme des empattements et respectant l’ordre chronologique de leur invention. La faiblesse de cette classification tient au manque de précision de la catégorie des Elzévirs.

classification de Thibaudeau

3. La classification de Vox

L’association typographique internationale (ATypI) a adopté au milieu du XXᵉ siècle la classification mise au point par le graphiste français Maximilien Vox. Cette classification a pris aujourd’hui un caractère universel. Elle classe en trois ensembles onze familles de caractères.

classification de Vox