Le choix des couleurs d’un visuel relève de la communication par leur aspect à la fois esthétique et symbolique.

Les couleurs, les techniques et les connotations

1. L’utilisation des couleurs dans les dessins et les peintures

Toutes les images ne sont pas en couleurs. L’utilisation de la couleur dépend à la fois de la technique utilisée et de l’effet recherché. Un dessin est, au départ, généralement monochrome, c’est-à-dire réalisé en une seule couleur. Le dessin monochrome s’apparente souvent à l’art du croquis et de l’esquisse parce qu’il semble moins élaboré qu’un dessin en couleurs ou une peinture.

Traditionnellement, les couleurs sont obtenues par l’utilisation pure ou en mélange de pigments naturels végétaux ou minéraux. À certaines époques, certains de ces pigments étant très rares, les couleurs qu’ils permettaient de produire n’étaient utilisées que pour des sujets nobles (c’est ainsi que le bleu, obtenu à partir de lapis-lazuli, était réserve au Moyen Âge au manteau de la Vierge).

2. L’utilisation des couleurs dans la photographie

La photographie est un procédé qui, à ses débuts, au tournant du XVIIIᵉ et du XIXᵉ siècle, ne permet d’obtenir que des tirages en noir et blanc. Le procédé de la photographie en couleurs n’est inventé qu’en 1869. C’est ainsi que l’utilisation actuelle de la photographie en noir et blanc connote l’ancienneté. L’utilisation de la sépia, qui remplace les nuances de gris par des nuances de brun, renforce encore cette connotation.

3. Les couleurs et les techniques d’impression

Les procédés d’impression et leur coût peuvent également influencer le choix d’un tirage en noir et blanc (une seule couleur est utilisée : le noir) ou monochrome (on remplace le noir par une autre couleur). On peut enfin choisir la bichromie (deux couleurs sont utilisées) ou la quadrichromie (cf. infra) qui permet de reproduire un très vaste ensemble de couleurs. L’image en couleurs produit un fort effet de réalité. Néanmoins, dans un univers dominé par la couleur, le recours au noir et blanc connote sérieux, luxe et raffinement.

La classification des couleurs

1. Les couleurs primaires, secondaires
et Intermédiaires

a) Les couleurs primaires

Les trois couleurs primaires sont celles que l’on obtient sans mélange d’autres couleurs : il s’agit du rouge, du jaune et du bleu. Leur mélange donne le noir. Le procédé de la quadrichromie est fondé sur l’impression par le mélange de chacune de ces couleurs ou d’une de leurs variété (magenta pour le rouge et cyan pour le bleu) auxquelles s’ajoute le noir qui permet d’obtenir différents gris.

b) Les couleurs secondaires

Les couleurs secondaires sont obtenues par le mélange entre elles des couleurs primaires : rouge + jaune : orangé ; jaune + bleu = vert ; rouge + bleu = violet.

c) Les couleurs intermédiaires

Les couleurs intermédiaires s’obtiennent en mélangeant une couleur primaire à une couleur secondaire.

Exemple : Bleu + vert = turquoise.

Le cercle chromatique

Le cercle chromatique est une représentation conventionnelle de toutes les couleurs : on pose d’abord en rayons sur la surface du cercle les couleurs primaires, puis entre elles les couleurs secondaires, et entre les primaires et les secondaires, les couleurs intermédiaires.

a) Les couleurs complémentaires

On appelle complémentaires les couleurs qui sont symétriques dans le cercle chromatique.

Exemple : Rouge-vert ; bleu-orangé ; jaune-violet.

b) Couleurs chaudes vs couleurs froides

Les couleurs chaudes sont, dans l’ordre du cercle chromatique, les suivantes : jaune, jaune-orangé, orangé, rouge-orangé, rouge, rouge-violet. Les couleurs froides sont, dans l’ordre du cercle chromatique, les suivantes : bleu-violet, bleu, bleu-vert, vert, jaune-vert.

3. Les autres qualités des couleurs

Clarté ou ton : une couleur peut être dite sombre ou claire, pâle ou foncée en fonction de la quantité de gris qu’elle contient (du blanc au noir).

Saturation : une couleur peut être dite saturée ou insaturée, lumineuse ou terne en fonction de l’éclat lumineux qu’elle semble avoir. La saturation d’une couleur peut être atténuée en lui ajoutant du gris ou sa complémentaire.

L’agencement des couleurs

1. L’harmonie

On parle d’harmonie lorsque les couleurs employées forment un ensemble agréable à l’œil.

Les contrastes

Johannes Itten a défini dans son Art de la couleur en 1961 sept contrastes différents :

Le contraste de la couleur en soi : il s’obtient par la juxtaposition de trois couleurs nettement différentes comme les couleurs primaires.

Le contraste clair-obscur, très utilisé dans la peinture du XVIIᵉ siècle (La Tour, Le Nain, Rembrandt…), est l' »art de nuancer, sur un fond d’ombre de lumière diffuse » (Larousse).

Le contraste chaud-froid : ce contraste a souvent pour effet d’accentuer la chaleur ou la froideur des couleurs assemblées.

Le contraste des complémentaires : la juxtaposition dans les couleurs des documents de communication ou pour effet de les aviver.

Le contraste simultané : il est obtenu par la juxtaposition de deux couleurs qui ne sont pas exactement complémentaires.

Le contraste de qualité : il joue sur l’opposition entre couleur saturée ou insaturée, sombre ou claire.

3. Le camaïeu

Le camaïeu est un dégradé des différents tons d’une même couleur.

La psychologie des couleurs

On a pu observer que a perception des couleurs influence l’état psychique de l’observateur.

psychologie des couleurs

La symbolique des couleurs

1. La signification dénotée

Une couleur n’a pas de signification en soi, sauf si elle prend place dans un code-couleurs préalablement défini.

Exemple : dans le code de la route, le rouge est la couleur de l’interdiction, le bleu celle de l’obligation.

Les usages sociaux ont établi de manière plus ou moins tacite un code de couleur correspondant à un certains produits.

Exemple : on distingue ainsi les produits blancs du gros électroménager, des produits bruns de la hifi et des produits gris de l’informatique.

Les supports de communication peuvent être fondés sur une utilisation cohérente de couleur dans le cadre d’une charte graphique. Le public peut ainsi reconnaitre dans les couleurs des documents de communication ou de produit l’identité de la marque.

2. Les significations connotées

La plupart des significations accordées aux couleurs sont de l’ordre de la connotation et du symbolique. Ces significations sont donc extrêmement dépendantes du contexte dans lequel la couleur est employée. Dans un contexte donné, on ne retiendra souvent qu’une des significations symbolique (la plus pertinente) d’une couleur donnée, aux dépens de ses autres significations, souvent contradictoires. La symbolique des couleurs est le fruit d’une longue histoire culturelle. Elle a notamment été étudiée par le médiéviste Michel Pastoureau.

codes chromatiques