On appelle schéma de la communication la représentation schématique des éléments nécessaires à la communication.

La situation de communication et son contexte

1. La situation de communication

a) Définitions

La communication est l’acte de production d’un message. On l’appelle énonciation quand ce message prend la forme d’un discours (ou énoncé).
Le message est produit dans un cadre physique, appelé situation de communication ou situation dénonciation, défini par quatre éléments repérant la présence en un lieu (ici) et à un moment donné (maintenant) d’un émetteur et d’un récepteur :

  • Qui parle ? (l’émetteur, l’énonciateut, le locuteur, l’annonceur…).
  • À qui? (le récepteur, le destinataire, l’auditeur, le spectateur, la cible…).
  • A quel moment ?
  • En quel lieu ?

Émetteur, récepteur, lieu et moment constituent les repères de l’acte de communication.

b) Énoncé ancré ou coupé

On peut choisir d’ancrer le message dans la situation de communication (ou dénonciation) : en ce cas, le message ne peut se comprendre que si l’on en connait exactement les repères.

Exemple : soit l’énoncé : « Je te reverrai ici demain a la même heure » ; le message est incompréhensible si l’on ne sait pas par qui, à qui, quand et où il est énoncé. « Je », « te », « ici », « demain », « même heure » et le futur simple sont des marques de la situation dénonciation.

On peut au contraire choisir de couper le message de la situation de communication afin de lui donner un tour plus général, voire universel, valable en tout temps, en tout lieu, quel qu’en soit l’émetteur.

Exemple : « Le repas est mauvais » donne une valeur universelle ou objective à un jugement sans doute plus subjectif exprimé par un énoncé ancré dans la situation d’énonciation, comme « Je n’aime pas le repas ».

Dans la communication institutionnelle ou commerciale, l’ancrage est employé pour souligner l’image de l’annonceur (emploi du « je », référence au passé, engagement futur) et pour susciter la réaction de la cible (emploi du « vous », promesse pour le présent et l’avenir).

Exemple : slogan de Total : « Vous ne viendra plus chez nous par hasard » : L‘utilisation de la première et de la deuxième personne du pluriel ainsi que du futur ancre l’énoncé dans la situation d’énonciation et crée une relation singulière entre la cible et l’annonceur tout en énonçant la promesse d’un changement.

À l‘inverse. la coupure sera pratiquée pour faire ressembler la communication à une information.

Exemple : slogan de Freedent : « Pour des dents belles et fortes. » Peu importe à qui sont les dents et quand le chewing-gum est mâché. Le slogan a l’allure d’une vérité générale et indiscutable.

2. Le contexte, la culture générale

Ces quatre repères de la situation de communication (ou dénonciation) font partie d’un contexte plus large qui comprend tous 16 éléments verbaux (les paroles précédemment échangées) ou réels, matériels ou immatériels qui entament l’acte de communication. C’est ce à quoi la communication se réfère ou fait référence. C’est pourquoi le contexte est également appelé le référent. La culture d’un groupe ou la culture générale constituent autant de contextes dont la maîtrise est indispensable à la compréhension de la communication : elles sont un cadre d’opinions, de valeurs et de savoirs communs qui structurent et nourrissent la communication. Ce qui renvoie à ces cultures s’appelle des références culturelles.

L’émetteur et le récepteur, le message et le code

1. L’émetteur et le récepteur

L’émetteur (destinateur, locuteur, auteur, annonceur…) est celui qui produit le message. Le récepteur (destinataire, allocutaire, lecteur, cible…), celui à qui il est destiné ou qui le reçoit.

2. Le code, l’encodage, le décodage

a) Le code

L’émetteur transforme les informations en signes appartenant à un code. Le code est un ensemble organisé de signes qui font correspondre un signifiant à un signifié. Le code est un règlement (une grammaire) qui régit l’utilisation des signes qui le composent. Les signes doivent être distincts les uns des autres.

Exemple : sur un feu tricolore, on distingue trois couleurs auxquelles sont attachées trois significations distinctes. Les signes d’un même code peuvent fonctionner indépendamment les uns des autres.

Ils peuvent aussi fonctionner en dépendance les uns des autres et n’être compris qu’en relation avec les autres.

Le feu vert et le feu rouge fonctionnent en opposition l’un à l’autre. Un signe peut appartenir à deux codes à la fois.

Exemple : dans le code de la route, la lumière rouge est un signifiant associé au signe « stop ». Mais dans le code de la navigation, un feu rouge signifie la gauche.

Le résultat de la transformation de l’information en signes appartenant à un code donné s’appelle le message.

b) L’encodage et le décodage

L’émetteur encode, le récepteur décode le message. Pour que le message passe, trois conditions au moins doivent être remplies :

  1. Le message doit être le moins possible perturbé par le bruit communicationnel (bruit dans la communication verbale, tâche sur un imprimé, fautes d’orthographe ou de syntaxe dans un écrit, accent étranger, neige sur un écran…).
  2. L’émetteur et le récepteur doivent être en contact (suffisamment proches pour se voir et s’entendre dans le cas d’une conversation en présence de l’émetteur et du récepteur, raccordés au même réseau).
  3. Ils doivent avoir en commun un même code.

c) Les limites de la notion de code

L’utilisation correcte du code ne garantit le bon décodage que dans des situations mécaniques (communication homme-machine ou machine-machine). La communication interhumaine est bien plus complexe et son décodage correct dépend de facteurs culturels, sociaux et psychiques. Enfin, l’homme, de même que les animaux, peut se passer de codes préfabriqués pour communiquer.

3. Le message et le canal

a) Le message

Le message est composé de signes appartenant à un code donné. Il correspond à la transcription en signes des informations.

Exemple : un discours, un texte écrit, une image, une mimique sont des messages qui se fondent sur différents codes.

La communication a souvent recours à des messages complexes qui relèvent de plusieurs codes à la fois.

Exemple : selon un chercheur états-unien, Albert Mehrabian, la communication orale s’appuierait à 55 % sur les codes comportementaux (gestes, mimiques, attitudes), à 38 % sur les codes intonatifs et à 7 % seulement sur les codes verbaux.

b) Le canal

Le message est diffusé à travers un canal ou média. Ce peut être l’air à travers lequel se propagent les ondes sonores, un câble qui véhicule des impulsions électriques ou de la lumière, du papier où sont imprimés dm signes. Le terme de média désigne différents types de canaux : presse écrite, radio, télévision, internet, téléphonie…

4. Feedback

a) Définition

Dans le meilleur des cas, l’émetteur est attentif aux messages de rétroaction que lui envoie, volontairement ou non, le récepteur.

Exemple : signes ou messages d’incompréhension, d’ennui, d’intérêt, demandes de compléments ou d’interruption…

L’émetteur adapte alors son message. Ce phénomène s’appelle rétroaction ou feedback. Certaines situations de communication se font avec feedback, d’autres sans.

b) Fonctions du feedback

Les fonctions les plus courantes sont les suivantes :

  • Accuser réception.
  • Signaler la non-réception ou la mauvaise réception.
  • Demander des précisions.
  • Relancer.
  • Mettre fin à la communication ou l’interrompre.

c) Trois formes de feedback

Wiener différencie trois formes de feedback :

Le feedback positif qui va dans le sens de la communication en l’encourageant ou en l’amplifiant.

Exemple : les messages d’acquiescement, d’encouragement ou, au contraire, un énervement répondant à un énervement et qui va l’accentuer.

Le feedback négatif qui freine, régule ou stoppe la communication.

Exemple : les messages de désapprobation, les demandes de correction, de reformulation, de précision ou d’information.

L’absence de feedback : elle en est un si un feedback est attendu, mais elle est difficilement interprétable et constitue ainsi un frein a la communication.