L’enquête par questionnaire est fréquemment utilisée dans le domaine de la communication, la fiabilité des informations recueillies repose sur la qualité de l’exploitation des réponses.

Les étapes de l’étude

Une étude reposant sur un questionnaire d’enquête se décompose en quatre étapes complémentaires :

  • Dépouillement des données collectées au questionnaire ;
  • traitement statistique ;
  • interprétation/analyse des résultats ;
  • production d’un rapport d’étude, qui propose souvent une présentation visuelle des données (sous forme de tableaux ou de graphiques) pour en faciliter la lecture.

Les modalités du dépouillement

Il s’agit de traiter les données recueillies dans un tableau récapitulatif de dépouillement. Pour chaque question, on dénombre les réponses obtenues. Le dépouillement peut être manuel. Il s’effectue alors par pointage et report, pour chaque question, dans un tableau à double entrée, sous tableur pour plus de sécurité. Des logiciels spécialisés (comme Le Sphinx ou Ethnos) permettent de rédiger le questionnaire, de le diffuser sur Internet, et de le dépouiller. La production de graphiques susceptibles d’enrichir visuellement le rapport final est également possible.

Les traitements statistiques

Deux types de tris sont généralement appliqués sur les données brutes d’une enquête par questionnaire : tri à plat et tri croisé.

1. Le tri à plat

Cette opération consiste à calculer les pourcentages correspondant aux diverses catégories de réponses obtenues.

Exemple : en triant son fichier clients, un centre de remise en forme constate que 68% des abonnements annuels sont souscrits par des hommes.

Lors de ce type d’opération, il faut être attentif au total par rapport auquel ces calculs sont effectués :

  • Certaines QCM reçoivent une réponse unique pour plusieurs possibilités : dans ce cas, la base de calcul est le nombre de questionnaires collectés ;
  • au contraire, d’autres QCM peuvent recevoir plusieurs réponses pour plusieurs possibilités : la base de calcul est alors le nombre de citations, forcément plus élevé que le nombre de questionnaires collectés. |

2. Le tri croisé

C’est une extension à plusieurs variables du tri à plat. Le tri croisé rapproche des résultats obtenus sur deux questions ou plus d’un questionnaire. Il s’agit de répartir les réponses obtenues à une question en fonction de celles obtenues à une autre question et de calculer les pourcentages correspondant. Les tris croisés permettent de délimiter des sous-populations en fonction de différences de comportement.

Exemple : dans une enquête sur l’audience des radios, il sera judicieux d’effectuer un tri croisé entre la durée, le lieu d’écoute, et le sexe de l’auditeur. Ainsi, selon le panel Médiamétrie, l’écoute à domicile est plus régulière que l’écoute en dehors du domicile : 13,5 jours d’écoute par auditeur en moyenne sur 21 jours, contre 10,6 jours en moyenne pour l’écoute en voiture.

L’interprétation des résultats

L’interprétation des résultats consiste à dégager les tendances lourdes de l’enquête et à en tirer des enseignements pour l’action ou la décision à prendre.

1. Au niveau statistique

Les logiciels de gestion d’enquête restituent un nombre considérable d’indicateurs : moyennes, médianes, écarts-types… Ces résultats calculés ne doivent jamais être interprétés isolément. En revanche, si plusieurs indicateurs semblent converger, on est en principe en présence d’une tendance, qu’il faut étayer par une hypothèse.

Exemple : la baisse du temps passé devant la télévision par les adolescents est-elle en corrélation avec une fréquentation plus assidue des réseaux sociaux ?

2. Au niveau psychologique

Les réponses obtenues doivent parfois être corrigées en fonction de la formulation de la question elle-même, en prenant en compte des paramètres psychologiques.

Exemple : dans une enquête sur la consommation de desserts glacé, les enquêtes pourraient avoir tendance à sous-estimer le niveau et la fréquence de leur consommation par sentiment de culpabilité.

Par sa formulation, une question peut induire un type de réponse. Les réponses ainsi obtenues sont biaisées.

Exemple : à la question  » Posséder une voiture vous semble-t-il indispensable ?  » ou « L’aménagement d’un parking sous-terrain en centre-ville est-il urgent ? « , l’interviewé sera incité à répondre « oui ».