La télévision est la première pratique culturelle des Français : la durée moyenne d’écoute est de 3 h 43 min par jour. La consommation des programmes télévisuels se fait de plus en plus en rediffusion (replay) ou en diffusion en ligne.

Du monopole a la libéralisation

1. Le monopole d’État

En 1935, la première émission officielle est diffusée à partir de l’émetteur de la Tour Eiffel. Cependant, jusqu’en de 1950, la diffusion reste limitée a Paris, par manque réseau, et a une élite, car les téléviseurs sont très onéreux. En 1949, les premières informations télédiffusées viennent étoffer une programmation jusque-là limitée au divertissement. En 1964, apparait une deuxième chaine de télévision publique, qui passe a la couleur en 1967. En 1972 est créée une troisième chaine a vocation régionale. Le monopole de l’État sur la radio-diffusion, instauré en 1945, amènera la création en 1949 de la RTF, Radiodiffusion Télévision Française, qui deviendra en 1964 l’ORTF, l’Office de Radio-Télévision Française. La télévision est conçue comme un divertissement destiné à élever le niveau culturel… Dès 1949,
la redevance de la radio s’étend aux postes de télévision. Parallèlement aux recettes fournies par la redevance, par l’État, la publicité prend progressivement une part croissante dans le financement des programmes. Les chaines publiques rentrent alors en concurrence et se lancent dans la course aux téléspectateurs : la priorité est donnée aux programmes à forte valeur ajoutée en termes d’audience et d’attraction.

2. L’ouverture a la concurrence

Par la loi du 29 juillet 1982, l’indépendance de la télévision vis-a-vis de l’État est instaurée. La première chaine payante, Canal Plus, est lancée par Havas en 1984. Avec le plan « câble », de nouveaux réseaux commerciaux peuvent se développer en 1986 : la Cinq, TV6 (devenue M6 un an plus tard), Paris Première. En 1987, TF1 est privatisée. Les chaines publiques, devenues France 2 et France 3 en 1992, renforcées par la création de la chaine culturelle franco-allemande Arte, sont alors chargées de garantir un service public de qualité face des dérives commerciales. En 2009, la disparition progressive de la publicité sur les chaines publiques est programmée.

Une transformation du paysage audiovisuel français


Jusque dans les années 1990, la télévision reste un média de masse : tout le monde reçoit quasiment les mêmes chaines (à l’exception des abonnés de Canal Plus).

1. Une fragmentation de l’offre

À partir des années 1990, avec le développement du câble et l’arrivée du satellite, les chaines se multiplient, se spécialisent et le public est plus ciblé. Les chaines sont désormais distribuées par la voie hertzienne (analogique puis numérique), le câble et le satellite, I’ADSL, la TNT et la TMP (Téléphonie Mobile Personnelle). On distingue :

  • Les chaines hertziennes gratuites nationales ; elles sont historiquement au nombre de sept, quatre sont généralistes (TF1, France 2, France 3, M6), trois sont thématiques (cinéma et sport pour Canal Plus, éducative pour France 5, culturelle pour Arte). Quatre sont publiques, trois privées. Elles sont également diffusées par le câble, l’ADSL, la TNT… ;
  • les chaines hertziennes gratuites locales ; apparues en 1987 mais développées seulement dans les années 2000, elles sont peu nombreuses par manque de recettes publicitaires. On en distingue trois types : les télévisions de ville, de pays (Savoie, Lubéron), de proximité ;
  • les chaines thématiques, gratuites (TNT), semi-gratuites ou payantes (câble, satellite, ADSL…). En passant du câble au satellite, elles se sont multipliées très vite : elles sont en 2010 plus de 200. Les chaines thématiques majoritaires sont celles consacrées au cinéma (21), a la jeunesse (18), a la musique (18), au documentaire (12) au sport (11). La concurrence est et très forte et des arrêts ou des fusions sont fréquents.

2. Une mutation des pratiques

Cette transformation de l’offre télévisuelle a généré une transformation des pratiques télévisuelles.

  • Pour les téléspectateurs : les chaines thématiques s’adressent à des segments sociaux de plus en plus étroits. Par ailleurs, alors que la télévision, par son offre gratuite, a longtemps été égalitaire, pluraliste et fédératrice, elle devient, avec ses nombreuses chaines payantes, inégalitaire et discriminante. Enfin le flux interrompu de la diffusion ne permet plus les rendez-vous médiatiques communs a l’ensemble des téléspectateurs.
  • Pour les chaines : l’allongement des programmes nécessite de trouver de nouvelles manières de remplir les grilles. La rediffusion, la multiplication des feuilletons, le recours au marché international et donc l’abandon progressif de la production nationale, en sont les corollaires. La recherche effrénée de recettes publicitaires plus rares car dispersées du fait du nombre de chaînes, modifie les programmes soumis à l’audience : de nouveaux genres télévisuels, plus spectaculaires, tels que la téléréalité, font leur apparition.
  • Pour les pouvoirs publics : pour pallier les effets pervers de cette évolution, les pouvoirs publics, par le biais du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), assujettissent les diffuseurs à des obligations de diffusion et de production – les chaînes sont tenues de diffuser 40 % d’œuvres françaises par exemple. Le CSA doit veiller a la pluralité de l’offre, au respect de l’expression de la pluralité. La publicité est précisément réglementée.
  • Pour les annonceurs : la réglementation, en constante évolution, limite le temps et les secteurs de la publicité télévisée.