Née au début du XXe siècle, la radio est un média de diffusion de programmes sonores régis par des groupes publics ou prives titulaires de fréquences délivrées par une autorité publique, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). C’est un média très puissant puisque 99 % des foyers français sont équipés d’un poste et que la durée d’écoute moyenne est de 190 minutes par jour.

La radiodiffusion : naissance
d’un média

1. D’une révolution technique…

En 1896, Guglielmo Marconi dépose en Grande-Bretagne le premier brevet de télégraphie sans fil (TSF). Les premières utilisations de ce procédé se feront, en morse pour la communication entre les navires et la terre.
Dès 1908, les premières expériences de radiodiffusion des programmes musicaux apparaissent. On passe de l’écrit au son, de la matérialité du papier a l’immatérialité des ondes. Cependant, son emploi reste lié à des nécessités techniques, militaires ou civiles, et seuls quelques amateurs-bricoleurs, les sans-filistes, l’utiliseront à des fins autres que la transmission de données. À partir de 1914, la radiodiffusion devient un véritable média d’information au service de la population ou des gouvernements : c’est grâce à elle, en 1914, que les militaires français apprennent l’attaque de l’Allemagne, que le monde est informé de la révolution bolchévique et que la propagande américaine a destination de l’Allemagne s’effectue.

2. … a une révolution médiatique

En 1922, est créée la première radio française, Radio Paris, sous tutelle du ministère des PTT (Poste, Télécommunication et Télégraphes). Très vite, d’autres radios suivront. Elles sont financées par une redevance (établie en 1933, disparue en 1980) et par la publicité. Si avant la Seconde Guerre mondiale, certaines radios sont privées, elles seront toutes nationalisées après la Guerre.

Exemple : Radio Cité, appartenant à Marcel Bleustein-Blanchet, futur créateur de l’agence Publicis.

En 1948, l’invention du transistor individuelle et permet une écoute individuelle et la mobilité. La radio devient le premier média qui offre la particularité de présenter simultanément a une large audience ses informations et ses divertissements, presque gratuitement, à domicile. Elle substitue l’immédiateté des actualités au différé de la presse. L’État conserve son monopole, malgré certaines tentatives de « radios libres ». En 1981, la libéralisation des ondes va permettre la naissance des radios locales privées telles que NRJ, RFM… Les radios françaises connaissent un développement européen.

Exemple : NRJ groupe a créé des filières dans toute l’Europe : en Allemagne, Autriche. Belgique, Finlande, Norvège, Suède, Suisse.

Typologies des radios

Les radios se distinguent entre elles, soit par leur statut juridique, soit par le format de leur programme.

1. La typologie du CSA

Le CSA, crée en 1989 en remplacement du CNCL (Conseil National de la Communication et des Libertés), attribue des fréquences aux stations. Le CSA établit une typologie des radios en fonction de leur statut juridique et de leur mode de financement.

a) Les radios publiques

Elles appartiennent à l’État et sont regroupées au sein de trois sociétés de programme Radio France, RFO (Radio France Outre-mer) et RFI (Radio France Internationale). Elles disposent d’un droit de priorité pour l’obtention de fréquences sur l’ensemble des zones du territoire. Elles sont financées pour une partie par la redevance sur les postes de télévision et pour une autre partie par la publicité. Elles sont tenues par leur cahier des charges de contribuer au pluralisme de l’information, a l’expression des différents courants culturels ou sociaux et à la promotion de la création culturelle radio-phonique, ainsi que de la francophonie.

b) Les radios privées

Pour les radios privées, le CSA définit cinq catégories :

  • Les radios de catégorie A (ou radios associatives) regroupent des stations de services associatifs éligibles aux fonds de soutien a l’expression radiophonique dont les ressources commerciales provenant de messages diffusés a T’antenne et présentant un caractère de publicité de marque ou de parrainage sont inférieures a 20 % de leur chiffre d’affaires.
    Ces radios ont pour mission une communication sociale de proximité. Ce sont essentiellement des radios de quartier, des radios communautaires,
    culturelles, confessionnel, scolaires ou universitaires, Leur programme d’intérêt local, hors publicité, doit représenter une durée quotidienne d’au moins quatre heures et être diffusé entre 6 h et 22 h. Ces radios comptent 896 fréquences, soit 24,7 % des fréquences totales des radios privées.
  • Les radios de catégorie B (ou radios commerciales locales ou régionales indépendantes) regroupent les services locaux ou régionaux indépendants ne diffusant pas de programme national identifié. Elles se caractérisent par une zone de desserte ne couvrant pas une population de plus de six millions d’habitants et par la présence dans leurs émissions d’un programme d’intérêt local d’une quotidienne hors publicité, d’au moins quatre heures, diffusé entre 6 h et 22 h. Ces radios comptent 568 fréquences, soit 15,7 % des fréquences totales des radios privées.
  • Les radios de catégorie C sont les radios commerciales locales ou régionales affiliées a un réseau a vocation nationale. Elles se caractérisent par une zone de desserte ne couvrant pas une population de plus de six millions d’habitants et par la diffusion quotidienne d’un programme d’intérêt local (pour une durée ne peut pas être inférieure qui trois heures hors publicité) et, en complément de ces émissions, d’un programme fourni par un réseau thématique a vocation nationale. Elles regroupent 638 fréquences, soit 17,6 % des fréquences totales des radios privées.
  • Les radios de catégorie D comprennent les radios commerciales dont la vocation est la diffusion d’un programme thématique sur le territoire national sans décrochages locaux. Elles regroupent 1017 fréquences, soit 28 % des fréquences totales des radios privées.
  • Les radios de catégorie E comprennent les anciennes radios dites « périphériques » car elles émettaient à partir de l’étranger (Allemagne, Monaco et Luxembourg). Ce sont des stations à vocation nationale et généraliste dont les programmes font une large part à l’information. Trois opérateurs (Europe 1, RTL et RMC Info) se partagent 507 fréquences, soit 14 % des fréquences totales des radios privées.

Les radios privées doivent obtenir du CSA une autorisation de diffusion dont l’attribution dépend de critères précis : garantie du caractère pluraliste de l’expression des courants de pensée et d’opinion, honnêteté de l’information, expérience acquise dans des activités de communication, intérêt du projet pour le public, contribution de la radio a la production de programmes locaux, diversité des opérateurs. En termes d’audience, ce sont les radios privées commerciales qui dominent le marché (73 %), suivies des radios publiques (21 %) devant les radios associatives (2 %).

2. La typologie marketing

Pour les besoins de la segmentation publicitaire, les radios sont également distinguées en fonction de leur format, c’est-a-dire de leur programme et de leur diffusion nationale ou locale.

  • Les radios « généralistes » regroupent les anciennes « périphériques » et des radios publiques.

Exemples : France Inter, Europe 1, RTL, RMC, France Bleue…

Leur programmation est variée avec des informations et des divertissements. Elles s’adressent à un large public.

  • Les radios musicales, créées dans les années 1980, proposent des programmes musicaux différenciés et s’adressent à un public ciblé.

Exemple : Fun radio s’adresse à un public « jeune ». Chérie FM ou Nostalgie s’adressent à un public plus « adulte ».

  • Les radios à programme thématiques sont dédiés à l’information, à la culture, à la musique classique… Elles ont une diffusion nationale et internationale.

Exemple : France Info, BFM, RFI

  • Les radios locales aux programmes de proximité peuvent être musicales ou thématiques. Elles ne couvrent qu’un territoire réduit (ville, département…).

Exemple : FIP, Le Mouv’ …

3. Perspectives

En 2016, plus de 9 Français sur 10 déclarent écouter la radio au moins une fois par mois. Ils sont plus de 71 % à écouter la radio en voiture, 61 % a leur domicile et 13 00 sur leur lieu de travail. 11,4 % des auditeurs écoutent la radio quotidiennement sur un support numérique (mobile, ordinateur, tablette, baladeur ou télévision). Si les recettes liées a la publicité ont baissé de 22 % en 10 ans, le chiffre d’affaires des radios est, en 2015, en hausse de 10 % par rapport a 2014.