Les choix stratégiques visent à créer de la valeur et nécessitent une organisation efficace de la production. C’est le rôle du système de production mis en place par l’entreprise.
Le système de production
1. Définition
Le système de production est un ensemble d’éléments matériels (équipement, matières), immatériels (brevets) et humains relié par des flux (physiques ou d’informations) permettant la conception et la fabrication de produits (biens ou services) répondant aux attentes des clients.
2. L’articulation avec les autres composants
Le système de production est en relation avec les autres composants de l’entreprise :
- Le système d’approvisionnement pour disposer « juste à temps » des matières nécessaires pour réaliser la production.
- Le système de gestion des ressources humaines pour disposer de salariés en nombre suffisant et ayant les compétences requises.
- Le système commercial pour concevoir et mettre en fabrication les produits répondant aux attentes des clients.
3. Les modes d’organisation de la production
Plusieurs critères permettent de caractériser l’organisation de la production :
Le processus technique distingue l’organisation de la production en continu, c’est-à-dire que le processus ne peut être interrompu sans détruire le produit (exemple : haut-fourneau fabriquant de l’acier), ou en discontinu.
La quantité produite permet de séparer la production à l’unité (exemple : un immeuble), en petite série (exemple : des Airbus A380) ou en grande série (exemple : des automobiles).
La contrainte exercée par le client et la politique de gestion des stocks ont également une incidence sur l’organisation de la production. On oppose la production en flux tendus (la commande du client déclenche la production et les stocks sont minimaux) et la production en flux poussés (la production est stockée puis vendue).
Les relations entre stratégie et production
1. Les objectifs d’une organisation efficace de la production
a) L‘efficience
Elle permet d’atteindre les objectifs stratégiques en respectant les moyens mis à disposition. Pour atteindre cet objectif, le responsable de la production doit minimiser les coûts. Le premier coût que l’on cherche à réduire est celui du travail. L’organisation scientifique du travail s’inscrit pleinement dans cette démarche. Mais la réduction des coûts peut être plus globale (élimination de tous les gaspillages) et continue : on parle de « lean management« .
b) La qualité
Cette démarche bénéficie à l’activité (moins de pertes et de gaspillage), à l’image de l’entreprise, à l’organisation de la production (moins de pannes, de rupture de stocks) et aux salariés, plus impliqués dans le processus de fabrication.
c) La flexibilité
Elle est essentielle pour répondre aux attentes des consommateurs qui exigent des produits de plus en plus différenciés. Le développement de l’automatisation et des techniques de production assistée par ordinateur facilite la réalisation de cet objectif.
2. L’impact de la croissance de l’entreprise
On observe différentes étapes dans la croissance de l’entreprise. À chaque étape correspondent une stratégie et une organisation de la production dominante. Ainsi l’entreprise artisanale repose sur l’omniprésence de son dirigeant fondateur et son intervention à tous les niveaux de la production.
En grandissant, l’entreprise doit recruter des salariés et rationaliser son organisation productive. La production doit se standardiser et favoriser la fabrication en série. Enfin, l’entreprise est aujourd’hui contrainte par des impératifs sociétaux. Elle doit modifier son appareil de production pour être écologiquement responsable.
3. L’impact des options stratégiques
Le choix de la stratégie est directement lié à la préservation et au développement de l’avantage concurrentiel. L’entreprise doit en permanence s’interroger sur ses domaines d’activité stratégique (DAS) pour adapter ensuite son système de production.
a) Domination parles coûts ou différenciation
Quand l’entreprise spécialisée choisit de développer une domination par les coûts, elle va s’efforcer de réaliser des productions en série. En effet, cette standardisation permet de réduire les coûts de production.
À l’inverse, le choix de la différenciation oblige l’entreprise à modifier régulièrement ses produits. Sa production doit donc privilégier des petites séries et une grande flexibilité pour pouvoir modifier la fabrication.
b) Externalisation ou intégration
L’entreprise qui choisit d’externaliser une grande partie de ses activités productives va limiter celles qu’elle conserve en interne, souvent réduites à l’assemblage. En revanche, elle devra mettre en place un système de contrôle de ses différents fournisseurs et sous-traitants pour garantir la qualité.
À l’opposé, une entreprise qui choisit d’intégrer ses activités contrôle en interne l’ensemble de sa production, depuis l’approvisionnement en matières premières jusqu’au produit fini.