Les mécanismes de formation des salaires expliquent en grande partie les inégalités de revenus. Des facteurs sociaux et économiques entrent aussi en compte.

Les mécanismes de formation des salaires

1. La notion de salaire

Le salaire constitue la rémunération du travailleur salarié lié a son employeur par un contrat de travail : il perçoit un salaire net, égal au salaire brut diminué des cotisations sociales à sa charge.

Le coût salarial représente ce que coûte au total le salarié à son employeur. Il englobe le salaire brut et les cotisations sociales patronales a la charge de l’employeur.

2. La distinction salaire nominal/salaire réel

Le salaire nominal est celui qui figure sur le contrat de travail. Il est mesuré en prix courants. Le salaire réel renseigne sur le pouvoir d’achat du salarié. Il est mesuré à prix constants.

3. La formation des salaires sur le plan théorique

a) La conception des classiques

Le salaire naturel, selon D. Ricardo, est le revenu minimum qui permet au salarié d’assurer la reproduction de sa force de travail, c’est-à-dire de subvenir à ses besoins physiologiques et a ceux de sa famille.

b) La conception marxiste

Pour K. Marx, le salaire est un minimum qui permet la reproduction de la force de travail, mais aussi la satisfaction des besoins sociaux (santé, éducation, logement).

c) La conception moderne

Selon J. R. Hicks, le salaire est fixé par la négociation entre les représentants syndicaux et les représentants de la direction de l’entreprise. Les conventions collectives, négociées par les partenaires sociaux, fixent les grilles de classification, les grilles de salaires et les salaires minima mensuels.

Les facteurs expliquant les inégalités salariales

1. Les facteurs économiques

a) La rareté

Suivant la loi de l’offre et de la demande, lorsque dans secteur ou une région, l’offre de travail par les salariés est abondante par rapport à la demande de travail des entreprises, les salaires sont bas. Dans le cas contraire, la rareté de l’offre augmente le niveau des salaires.

b) La productivité

La productivité varie d’une branche d’activité à une autre. Dans les branche où la recherche de gains de productivité est importante, les entreprises vont valoriser les efforts de productivité du personnel par des salaires plus élevés.

À l’inverse, dans celles où la productivité augmente faiblement, les augmentations de salaires seront limitées.

c) La mondialisation

La mondialisation, à travers la concurrence des pays à bas salaires, a aussi des effets sur l’évolution des inégalités salariales dans les pays développés. La demande de travailleurs peu qualifiés diminue alors que celle de travailleurs qualifiés augmente, ce qui a pour conséquence d’augmenter le chômage des travailleurs peu qualifiés et d’entraîner les salaires à la baisse.

2. Les facteurs sociaux

a) Le dialogue social

Le dialogue social se définit comme l’ensemble des processus de consultation, de négociation ou d’échanges d’informations entre les partenaires sociaux. La qualité du dialogue social rend possible la signature des conventions collectives.

b) Les caractéristiques du salarié

Le niveau de formation explique les disparités de salaires car la productivité étant liée à la qualification, plus le diplôme est élevé, plus le salaire est élevé.

L’âge, synonyme d’expérience, intervient aussi, ainsi que le sexe, malgré l’interdiction des discriminations. À diplôme égal, les femmes ont un salaire environ 20 % plus faible que celui des hommes.

L’action de l’État sur la formation des salaires

1. La fixation d’un salaire minimum

Le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) est le salaire minimum légal en France depuis 1970. Il constitue l’une des limites légales au principe de la libre fixation des salaires. Il est revalorisé au 1″ janvier de chaque année en fonction de l’évolution de l’indice des prix à la consommation. À tout moment, le gouvernement peut décider d’augmenter le Smic pour donner un coup de pouce au pouvoir d’achat.

2. La fonction publique

Les trois fonctions publiques (d’État, territoriale et hospitalière) emploient environ 5,6 millions de personnes, soit 1 salarié sur 5. Le niveau de rémunération et les négociations sur les rémunérations des fonctionnaires influencent le niveau des salaires dans le secteur privé.

Exemple : le salaire des infirmières travaillant dans le privé est supérieur a celui de l’hôpital public pour attirer le personnel qualifié.

3. L’intervention de l’État dans le secteur privé

En plus de la fixation du SMIC, l’État intervient dans le secteur privé en incitant les entreprises à négocier sur les salaires. Le Code du travail oblige toute entreprise ou une section syndicale est constituée à négocier annuellement sur les salaires, soit au niveau de sa branche professionnelle, soit au niveau de l’entreprise.