La structure d’une entreprise n’est pas déterminée à l’avance, ni définitivement. De nombreux éléments viennent en permanence la modifier : ce sont les facteurs de contingence.

L’influence de l’environnement sur la structure

1. Structure mécanique et structure
organique

Lorsque la concurrence s’accentue, que les clients deviennent plus exigeants et nécessitent une plus grande réactivité, que la pression des fournisseurs se renforce, l’entreprise doit adapter sa structure pour intégrer ces variables multiples et complexes.

Deux auteurs, T. K. Burns et G. M. Stalker, ont mis en évidence deux types de structures en lien avec l’environnement :

  • La structure mécanique repose sur une forte division du travail. La hiérarchie est très présente. La communication s’appuie sur un ensemble de règles précises et respectées. Les décisions sont centralisées. Ce type de structure convient à un environnement stable et certain.
  • La structure organique repose sur une organisation flexible et redéfinie en permanence. La direction s’efface devant la réalisation des projets. La communication est peu formalisée et horizontale. Les décisions sont fortement décentralisées. Les entreprises ayant une telle structure sont très réactives et savent s’adapter à un environnement complexe.

2. Intégration et différenciation

P. R. Lawrence et J. W. Lorsch ont prolongé cette analyse en montrant qu’une entreprise peut avoir simultanément des services qui fonctionnent dans un environnement stable (un service comptable, par exemple) et des services qui évoluent dans des environnements incertain et complexe (un service de R&D, par exemple).

La structure doit alors être découpée en entités différenciée et autonome. Le bon fonctionnement de l’ensemble nécessite un contrôle par le sommet stratégique : l’intégration.

L’Influence de la stratégie sur la structure

Ce sont les travaux d’A. D. Chandler qui ont mis en évidence l’influence de la stratégie sur les structures. Quand l’entreprise exploite un unique domaine d’activité stratégique (DAS), elle adopte une stratégie de spécialisation. Sa structure est simple ou de type fonctionnel. En revanche, quand l’entreprise opte pour une stratégie de diversification en exploitant plusieurs DAS, sa structure évolue vers des formes divisionnelles ou matricielles.

L’influence du système technique sur la structure

J. Woodward montre que la structure d’une entreprise est conditionnée par le système de production utilisé pour réaliser le produit. Elle distingue trois systèmes :

Le système de production unitaire ou en petite unité (exemple : la construction d’un immeuble par une entreprise de BTP) favorise les structures souples et réactives de type organiques.

Le système de production en série (exemple : la fabrication d’écrans LCD) est routinier. Il entraîne des structures mécanistes.

Le système de production en continu (exemple : la coulée continue d’acier) suppose des structures mixtes capables de standardiser fortement le travail tout en restant souples pour réagir rapidement aux imprévus sans mettre en danger la production.

Les autres facteurs d’influence

1. La taille

Quand l’entreprise est de petite taille (moins de 500 employés), elle peut fonctionner avec un faible degré de spécialisation et de division du travail. L’ajustement mutuel est la forme de coordination la plus courante. Les procédures de travail sont réduites. Les structures sont simples.

Quand la taille augmente, le dirigeant ne peut plus conserver une structure simple et un lien direct avec ses salariés. Il embauche des responsables par fonction. Plus la taille augmente, plus les activités se diversifie, s’autonomisent et tendent vers une structure divisionnelle ou matricielle.

La culture

Les travaux conduits par G. Hofstede montrent que la culture d’un pays induit des comportements qui, à leur tour, déterminent la structure de l’entreprise. Deux critères sont retenus pour définir quatre structures types :

  1. Le contrôle de l’incertitude : selon les cultures, les entreprises éprouvent un besoin plus ou moins fort de maîtriser leur environnement. Ce besoin est fort dans les pays européens.
  2. La distance hiérarchique : le respect de la hiérarchie ou de la tradition est plus marqué dans la culture européenne (respect du chef, vouvoiement).

Ainsi, en France, on trouve davantage de structures pyramidales et fonctionnelles. À l’inverse, dans les pays anglo-saxons, les structures sont plus flexibles.