La libéralisation et l’augmentation des échanges conduisent à des gains mutuels pour les pays participants. Cependant, des comportements opportunistes et protectionnistes peuvent se développer. Les enjeux d’une organisation du commerce mondial consistent à limiter ces pratiques en fixant des régies collectives.

Le commerce mondial est un facteur de croissance

1. La stimulation de la concurrence

a) La loyauté des pratiques

Le but du libre-échange est de promouvoir une concurrence ouverte et loyale sur de vastes marchés. Les règles du commerce mondial combattent toute mesure de discrimination à l’échange et visent à éliminer les pratiques déloyales (dumping, subventions).

b) La compétitivité des industries

« Il ne peut y avoir d’économie forte sans industrie forte » (rapport Gallois, 2012). L’industrie provoque un effet d’entraînement sur la croissance, l’emploi, la recherche, l’innovation et la formation. Elle doit être compétitive, c’est-à-dire concurrentielle sur les marchés internationaux, pour éviter les pertes d’emploi et développer le commerce extérieur.

c) Les gains de productivité

La compétitivité nécessite des firmes qu’elles puissent réaliser des gains de productivité. La productivité est un facteur important de la croissance des nations. Le développement de la productivité favorise le maintien du niveau de vie et de la protection sociale.

2. La convergence des rémunérations

Le libre-échange favorise la convergence des rémunérations. L’ouverture d’un nombre sans cesse croissant de pays aux capitaux internationaux leur permet de réaliser des investissements qui augmentent la productivité des salariés, les niveaux de qualification et in fine les rémunérations des salariés.

Exemple : en Chine, le taux de croissance annuel moyen des salaires réels s’élève à 7,7 %, soit un taux supérieur au taux de croissance annuel moyen de la productivité, qui est de 6,4 % environ.

3. Le rattrapage des pays les moins avancés

De nombreux pays émergents modifient leur stratégie de développement. D’un développement autocentré qui consiste à partir de leurs propres ressources pour produire, d’abord, pour le marché national et à n’exporter que lorsque la demande nationale est satisfaite, certains pays préfèrent se tourner vers une stratégie d’exportation qui provoque l’entrée de recettes et favorise le développement des industries nouvelles.

Les entraves au libre-échange

1. Le risque du « passager clandestin »

L’attitude du « passager clandestin » consiste, pour un pays, à bénéficier d’un accord sans en respecter les règles.

Par exemple, une nation pourrait chercher à profiter des avantages que représente l’ouverture des marchés pour ses exportations, tout en protégeant son économie en instaurant des mesures protectionnistes pour ses propres produits ou services. L’Organisation mondiale du commerce doit contribuer à ce que de telles pratiques n’aient pas lieu.

2. Les formes de la protection

a) Les barrières tarifaires

Il s’agit de taxes prélevées sur les produits en provenance de l’étranger lors de leur passage en douane. On distingue les droits de douanes réguliers (taxe ad valorem, en fonction de la valeur des biens importés, taxes spécifiques) et les droits de douanes punitifs destinés à compenser un préjudice subi en raison d’une vente à prix bas déloyale (droits anti-dumping) ou d’une subvention (droits compensateurs). Les droits de douane ont le mérite d’être visibles.

b) Les barrières non tarifaires

D’autres mesures limitent les échanges de marchandises ou de services : l’embargo (interdiction d’entrée d’un produit), les contingentements (ou quotas) limitant en quantité les entrées, les restrictions « volontaires » d’exportations qui consistent à obtenir du pays exportateur qu’il limite ses exportations, etc. Le protectionnisme déguisé correspond aux mesures moins visibles telles que les normes, les procédures, les règlements sanitaires ou phytosanitaires.

c) La distinction entre échanges protégés et autarcie

Le protectionnisme est parfois justifié, surtout si un pan industriel est menacé (perte d’emplois). C’est pourquoi les échanges protégés font partie des théories de l’échange. L’autarcie (l’absence d’échange) est exceptionnelle et ne fait pas partie des théories de l’échange.

L’organisation de zones d’échanges régionales

Les nations cherchent à créer des groupes pour organiser les échanges. Les principales formes d’organisation sont :

1. Les zones de libre-échange

Une zone de libre-échange est une zone géographique où les pays s’entendent pour commercer entre eux librement, chaque nation restant libre de fixer son propre niveau de droits de douane vis-à-vis des pays extérieurs à la zone.

2. Les unions douanières

Une union douanière est, à l’intérieur de la zone, une région dans laquelle les échanges se font sans entrave, mais qui se protège de l’extérieur par des droits de douane communautaires. À un stade plus avancé d’intégration politique et économique, l’union douanière peut se doter de politiques économiques communes, voire d’une monnaie unique.

Ces formes d’organisation ne doivent pas remettre en cause le principe général de la libre circulation mondiale des échanges commerciaux.